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Á bout de souffle

Comme vous le savez, Emmanuel Macron a dissout l’Assemblée Nationale après la large défaite de son parti aux élections Européennes en juin.

Il y a eu une trève estivale ou olympique si on veut mais maintenant, le moment est venu d’essayer de répondre aux questions et aux soucis que les FranÇais ont exprimés dans les urnes! En effet, la crise démocratique exprime une défiance vis-à-vis du monde politique soupçonné de tourner uniquement pour lui-même. En plus, elle sert de tremplin à l’avènement d’un régime autoritaire extrémiste..

Comme beaucoup d’autres personnes en France, le sénateur socialiste Éric Kerrouche veut pour cela revoir la constitution de la Vème République dans laquelle le rôle de l’élection présidentielle est si important qu’elle éclipse littéralement toutes les autres élections et, au premier chef, les législatives qui sont devenues de simples élections de confirmation. C‘est surtout le cas depuis le passage au quinquennat et l’organisation des élections législatives à l’issue des élections présidentielles. Désormais on a pratiquement toujours une « majorité présidentielle » au Parlement. Est-ce vraiment si fructueux pour le débat et pour touver les meilleurs solutions pour la population?

Mais alors, comment redonner ce souffle à la démocratie? Beaucoup d’idées sont sur la table. Par exemple, on pourrait introduire un droit d’amendement citoyen et de proposition de loi citoyenne dont les conditions d’inscription à l’ordre du jour de chaque assemblée et les modalités d’examen seront définies par la loi.

Beaucoup demandent aussi une nouvelle rédaction de l’article 11 de la Constitution. Ainsi, l’initiative du référendum serait confiée au Premier ministre, au nom du gouvernement, et non plus au Président de la République afin de mettre un terme à la logique plébiscitaire.

C’est ce sur quoi Pierre Rosanvallon, historien, sociologue, spécialiste de la démocratie, met l’accent depuis des années. Car la démocratie est un ensemble d’institutions et de procédures mais en même temps une communauté d’individus reconnus comme égaux!

C’est incroyable: je viens de relire un article de l’Élephant ou Pierre Rosanvallon était interviewé. L’article date d’avril 2017, um mois avant l’élection d’Emannuel Macron à la Présidence de la République. Ce qu’il y dit fait écho à ce que nous vivons actuellement.

Il dit qu’un pouvoir n’est pas seulement démocratique parce que ses dirigeants sont validés par l’élection mais parce qu’ils écoutent la société, la consultent, qu’ils rendent des comptes, se sentent responsables. 51% des votes ne doivent pas faire oublier qu’ils ne représentent pas toute la société.

Et comme les sociétés modernes sont contraintes à des décisions rapides, on donne la prééminence à l’exécutif et au Parlement il y a deux blocs qui se forment: pour ou contre! Mais à l’origine le Parlement était un club de gens indépendants qui discutaient ouvertement.

La question n’est pas seulement d’élire un délégué mais de rendre présents sur la place publique les problèmes que rencontre le peuple, ses demandes. Beaucoup de films sortent au cinéma, des livres sont écrits qui nous montrent la vie des gens en difficulté mais le problème c’est que les gens qui forment la classe politique actuelle sont des gens qui ont fait Science Po ou des études équivalentes et qu’ils ne représentent pas le peuple dans toutes ses facettes. A Douarnenez il y a depuis 1978 un festival du film des minorités. A cette occasion, il y a des conférences, des débats, des projections de films et de reportages, des rencontres. Ce genre de festival permet d‘ouvrir les yeux sur le monde, sur les gens qui nous entourent. Tout le monde ne veut pas être assité. Par contre chaque individu veut être reconnu tel qu’il est, parler de ses problèmes et trouver des remèdes à ses problèmes. Il serait temps en ce 21ème siècle d'aérer une démocratie qui dépend trop souvent d'un systéme elitaire, égoiste et de ce fait dangeureux!

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